Gros plan sur l’accueil des femmes de la rue

Lors du Zoom du 26 mai dernier, nos formatrices ont commencé à nous parler de l’accueil des femmes de la rue : comment les accueillir ? comment les écouter ? comment les aider ? Ces éclairages se poursuivront lors des prochaines rencontres organisées au sein de l’Accueil Louise & Rosalie.

Afin de nourrir notre réflexion, Anne-Paule Lerosier-de Raucourt et Evangeline Masson-Diez nous donnent des pistes de réflexion sur la question : « Quand on parle de la nécessité d’un cadre juste et simple, de quoi parle-t-on ? », ainsi que des éléments chiffrés sur le monde de la rue et plus particulièrement sur la situation des femmes dans la rue.

  • Présentation du monde de la rue et des femmes de la rue en particulier : cliquez ici pour consulter la synthèse (PDF)
  • Réponse à la question : « Quand on parle de la nécessité d’un cadre juste et simple, de quoi parle-t-on ? » 

Tout lieu d’accueil a besoin d’un cadre juste et simple

Juste, parce qu’il doit : 

  • être le même pour tout le monde, personnes accueillantes et personnes accueillies,
  • être adapté à la vie des personnes, à leurs capacités et à leurs besoins,
  • s’inscrire en faux de la rue et de la précarité, où la loi du plus fort règne en maître et l’injustice est permanente,
  • être équitable pour permettre la confiance sans inégalité ou favoritisme.

Simple cela signifie qu’il doit : 

  • être compréhensible par tous, bénévoles et personnes accueillies, (en tenant compte des personnes qui ne lisent pas le français ou de celles qui ne le comprennent pas),
  • être concret, précis, et reposer sur des règles claires,
  • être facilement intégré par toutes les personnes qui vont le vivre et le faire vivre,
  • donner envie d’être respecté, sans générer des privilèges ou des sorties de cadre,
  • poser des règles claires.

En somme, la justesse et la simplicité d’un cadre dans un accueil de jour sont les garants que les femmes accueillies et les bénévoles le tiennent et le respectent. Le risque d’un cadre compliqué et injuste est que les actrices du lieu perdent le sens et ne le fassent pas vivre.

Le cadre juste et simple est nécessaire parce qu’il structure, il rassure, il ouvre à la vie et à la liberté.

Un cadre structure parce qu’il donne l’armature sur laquelle la vie du lieu d’accueil va s’appuyer. Les jours d’ouverture, les horaires, les modalités d’accès aux services (hygiène, accompagnement, vestiaire, …) sont inscrits dans ce cadre.
Lorsque la vie quotidienne prend le dessus, nous laissons les choses se faire (oubli de règles, allègements, construction de petits privilèges, …). Dans ces circonstances, s’appuyer sur le cadre qui a été défini en amont et en neutralité permet de prendre du recul et de redonner une structure à ce qui se passe.

Un cadre rassure parce qu’il est une fondation sur laquelle les bénévoles et les personnes accueillies se reposent. Il sécurise affectivement et physiquement les bénéficiaires et celles qui le portent et il permet la construction de la confiance.

Quand il est rassurant d’un point de vue affectif et physique, alors les femmes accueillies se sentent contenues et pourront plus facilement s’ouvrir à la vie du lieu, puis petit à petit aux autres, et à elles-mêmes.

Un cadre ouvre à la vie et à la liberté car il permet aux personnes de comprendre les contours de l’accueil, des relations qu’elles vont pouvoir créer dans le lieu. Dans l’espace imaginaire et libre au cœur du cadre posé, elles pourront laisser exprimer leur(s) liberté(s) et trouver du sens.

Nos formatrices :